Claude Revel, pionnière française de l’influence professionnelle internationale, parle notamment d’intelligence économique, de stratégie d’influence et de guerre économique.
Celle qui a partagé sa carrière entre le service de l’État et l’entreprise privée, relate également son parcours au sein d’un univers encore très masculin.

« La confiance est un outil majeur de management des connaissances »
Ancienne déléguée interministérielle à l’Intelligence économique auprès du Premier ministre de 2013 à
2015, énarque, Claude Revel a partagé sa carrière entre le service de l’État et l’entreprise privée, en particulier dans le secteur du BTP. Pionnière française de l’influence professionnelle internationale, spécialiste des questions relatives aux normes, elle préside aujourd’hui le groupement d’intérêt économique « France Sport Expertise » et conseille la direction générale de SKEMA Business School. Auteur de plusieurs ouvrages de référence et de nombreux articles sur la question de la guerre économique, elle n’a cessé de réfléchir sur la logique de confiance en entreprise et dans l’univers professionnel en général. Claude Revel est membre de GensDeConfiance.
Eu égard aux fonctions que vous avez occupées, comment définiriez-vous l’intelligence économique, et quel rôle y jouent les stratégies d’influence ?
L’intelligence économique est d’abord une méthode consistant, pour une organisation quelle qu’elle soit, à veiller et à anticiper afin de sécuriser son environnement dans la compétition internationale. C’est ensuite une culture du recoupement et de l’exploitation de l’information au bénéfice de l’organisation en question, qu’elle soit étatique ou privée, notamment lorsqu’il s’agit d’une entreprise. Cette méthode et cette culture, quand elles fonctionnent, permettent de passer à un deuxième volet de l’intelligence économique la sécurisation, puis à la phase ultime – en
quelque sorte à la vitesse supérieure de l’intelligence économique – qui est la stratégie d’influence. L’influence, c’est la pointe de diamant de l’intelligence économique.
Estimez-vous que le concept de confiance est compatible avec la guerre économique ?
Sans hésiter, je réponds oui ! Et pour une raison toute simple : on ne peut gagner une guerre ou une compétition sans amis ou sans alliés. Or il n’existe aucune amitié durable ni aucune alliance solide sans confiance mutuelle. Alors, bien sûr, reste l grande question du choix de ses alliés, qui est évidemment fondamentale, car accorder sa confiance à n’importe qui peut se révéler contre-productif, dans l’ordre économique comme dans la dimension individuelle.
D’où l’importance, encore et toujours, de la veille stratégique, qui peut et doit aider les organisations à jauger le partenaire avec lequel elles souhaitent travailler. Là où tout se complique, c’est que ces alliances peuvent être à géométrie variable. Certaines sont faites pour durer, d’autres pas. Elles peuvent évoluer au gré de la conjoncture, changeante par définition. Il peut même se trouver des situations où des entreprises peuvent à la fois être alliées sur certains marchés et concurrentes sur d’autres. C’est dire que la confiance est accordée, d’abord et surtout, en fonction du but à atteindre et des configurations dans lesquelles on évolue.
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Bonne lecture !