Ce nouveau numéro de Socle donne la parole à Philippe Royer, entrepreneur dans le secteur agricole qui a accompagné plusieurs milliers d’exploitations. Convaincu de la pertinence du modèle de l’économie du bien commun, il a publié S’engager pour le bien commun et nous appelle à cesser d’être uniquement spectateurs du monde, afin d’en devenir acteurs. Chacun se doit de mobiliser ses talents pour le bien de tous, pour enclencher ainsi le cercle vertueux de la confiance. Une raison d’être qui rejoint celle de Gens de Confiance !

« En osant explorer nos talents et entreprendre notre vie, nous pouvons révéler aux autres qu’ils doivent se faire confiance. »
Dans votre livre S’engager pour le bien commun (Éditions Emmanuel, 2022), vous appelez à la mise en œuvre de l’économie du bien commun. Pouvez-vous développer cette notion ?
Nous sortons de plusieurs décennies de politiques ayant privilégié essentiellement l’intérêt général. La recherche de l’intérêt général est louable mais finit par engendrer des fractures, que l’on accepte bon an mal an. Il n’y a là, certes, aucune volonté d’exclure, mais des individus peuvent se retrouver exclus de fait si leurs intérêts ne s’alignent pas avec ceux de la majorité.
La recherche du bien commun vise au contraire à une harmonie globale, en prenant en compte la dimension collective et la dimension personnelle. Il s’agit d’abord de préserver le collectif, le commun, ce qui appartient à tous (l’eau, l’air, la planète,
etc.).
« Or l’individualisme nous a fait perdre cette notion de commun, en ne cherchant à préserver que notre bien propre. »
Le bien commun vise ensuite, dans un intérêt collectif, à préserver la dignité de chaque personne, en ayant à cœur d’inclure à nouveau tous les exclus, car chacun, quel qu’il soit, a sa place dans la société.
Nonobstant, le bien commun est une approche qui m’a longtemps laissé perplexe. En tant que directeur général, je voyais bien l’énergie qu’il fallait dépenser pour seulement quelques points de croissance. L’expérience m’a au contraire montré que chercher à concilier, en vue du bien commun, les quatre exigences qui suivent pouvait démultiplier ladite croissance, en ayant en outre la satisfaction d’accomplir une belle mission.
Il est d’abord primordial de reprendre notre liberté d’entreprendre. Nous devons oser. Deuxièmement, cette liberté peut et doit s’exercer en alliance avec la modernité. Il faut s’emparer du progrès.
N’ayons pas peur de vivre avec notre temps. Si nous voulons que la technique soit éthique, il nous incombe d’en devenir acteurs et de la développer selon notre conception. Troisièmement, l’inclusion des plus fragiles (comme les personnes handicapées ou celles nécessitant une réinsertion professionnelle) est une dimension qui non seulement apporte à ceux directement concernés, mais aide en réalité toute l’entreprise.
Pour lire la suite de l’interview de Agnès Audier, vous pouvez télécharger notre lettre Socle en cliquant ici !

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Bonne lecture !