Accueil Nos belles histoires Lettre socle n°17 : interview de Christian Harbulot

Lettre socle n°17 : interview de Christian Harbulot

Ecrit par claire

Ce nouveau numéro de Socle donne la parole à Christian Harbulot, fondateur et directeur de l’École de guerre économique. S’appuyant sur la récente affaire de l’annulation du contrat des sous-marins vendus par Naval Group à l’Australie, il met en relief les faiblesses hexagonales révélées par ce dossier.

Christian Harbulot

« Ne confondons en aucun cas confiance et dépendance »

La récente affaire de l’annulation du contrat des sous-marins vendus par Naval Group à l’Australie montre à l’évidence que nous nous berçons parfois d’illusions, parlant de confiance quand nous sommes en fait sous dépendance. Fondateur et directeur de l’École de guerre économique, Christian Harbulot met en relief les faiblesses hexagonales révélées par ce dossier. Il souligne notre paresse intellectuelle qui nous empêche de voir la réalité géopolitique et géoéconomique d’un monde contemporain mondialisé, où tous les coups sont permis, puisqu’en réalité, seuls comptent in fine les rapports de force. Christian Harbulot nous invite à en finir avec l’angélisme, à redéfinir une vision stratégique digne de ce nom et prône l’engagement d’un combat collectif reposant sur une confiance retrouvée.

Sous la pression des États-Unis et de la Grande-Bretagne, l’Australie vient d’annuler le méga-contrat de construction de sous-marins par Naval Group. Ce véritable « coup de Trafalgar » émane pourtant de ceux que nous appelons nos «alliés ». Avons-nous avec eux des relations de confiance ou plutôt de subordination, voire de vassalité ?

Cette affaire révèle en fait au grand jour une situation déjà ancienne de dépendance. Car si l’on excepte peut-être la période allant de 1958 à 1965/1969, où le général de Gaulle a tenté de retrouver des marges de manœuvre face aux puissances anglosaxonnes et aux Américains en particulier, on doit malheureusement reconnaître que notre pays a vécu dans une position de dépendance à leur endroit. Au fil des décennies, le pays s’est adapté à cette situation à un point tel que, tant en ce qui concerne l’appareil d’État qu’en ce qui se rapporte au monde de l’entreprise, nous nous trouvons alignés sur ce positionnement et prêts à en payer le prix. Par exemple, très concrètement, il est patent que nous dépendons des
États-Unis quant au recueil d’informations liées à la lutte antiterroriste.

« Dans un tel contexte, il est clair qu’il nous est difficile de mener des opérations qui pourraient, le cas échéant, diverger des objectifs fixés par nos partenaires dans le cadre de ce contexte de « coopération et d’amitié ». »


Cette situation de dépendance n’est cependant pas perçue comme telle par l’opinion publique, alors que, dans les milieux dits « autorisés », ce lien de subordination est depuis longtemps considéré comme un fait acquis et accepté. La nouveauté dans cette affaire australienne, c’est que nos « alliés » agissent désormais clairement et sans fard. Auparavant, les actes les plus virulents dans la guerre économique étaient joués en coulisses. De part et d’autre, on agissait de manière feutrée. Il fallait vraiment creuser pour découvrir les opérations en cours, les décortiquer et les analyser pour en mesurer l’ordre de grandeur.
Aujourd’hui, avec la décision australienne, le masque est tombé. Essentiellement d’ailleurs, à cause d’une urgence géostratégique liée au positionnement des États-Unis à l’égard de la Chine.

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Christian Harbulot

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Bonne lecture !

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