En ce temps où une crise sanitaire inédite vient peser sur une société déjà fragilisée, chacun s’accorde à reconnaître qu’il faut « recréer du lien social ». Plus que jamais, la valeur de confiance chère à notre réseau, est indispensable. C’est dans ce contexte que nous avons voulu créer la lettre SOCLE. En interrogeant des experts venant de tous les horizons, nous souhaitons mener une réflexion de fond sur le rôle de la confiance, en tant que socle de nos sociétés humaines.

« La crise sanitaire remet au premier plan les valeurs de partage et de solidarité »
La société française sortira-t-elle changée de l’épreuve du Coronavirus ? Quelles leçons peut-on déjà tirer de la séquence ouverte le 16 mars dernier par la décision d’appliquer aux Français les règles de confinement strict inaugurées en Chine puis en Italie ?
Analyste éprouvé de l’opinion, le directeur des études de l’IFOP, Jérôme Fourquet, n’est pas un sondeur comme les autres. C’est aussi un géographe passionné d’histoire des mentalités, ce qui en fait l’une des personnalités les mieux qualifiées pour cadrer le sujet. Dans le sillage de son dernier livre, L’archipel français, naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil, 2019) qui s’est imposé, en quelques mois, au cœur du débat d’idées, il évalue pour nous l’impact de la crise que nous traversons sur la valeur-confiance.
Comment l’auteur de L’archipel français juge-t-il l’évolution du sentiment de confiance chez les Français à la lumière de la crise sanitaire ?
Les choses sont, à coup sûr, en pleine évolution mais nous pouvons d’ores et déjà observer plusieurs tendances intéressantes. D’où partons-nous ? D’une dégradation généralisée et ancienne de la confiance accordée à la parole publique, institutionnelle au sens large, avec une mention particulière pour le monde politique et les médias. Là-dessus est survenue la pandémie du Covid-19, la plus grave crise sanitaire enregistrée dans le monde depuis la grippe espagnole de 1918-1920. Et face aux risques élevés de contagion, les consignes gouvernementales très strictes ont été (presque) immédiatement suivies, à quelques exceptions près sur lesquelles je reviendrai.
« Cela signifie-t-il que le discours officiel a subitement regagné le crédit qu’il avait perdu ? Pas nécessairement. »
Il est clair que l’intelligence des citoyens a fait son œuvre, de même que la crainte de la contagion, sans oublier… la peur du gendarme et les images venues d’Italie qui ont contribué à crédibiliser le message officiel. Mais attention ! Cette soumission aux contraintes n’est pas exempte d’interrogations récurrentes, moins sur la méthode choisie pour enrayer la propagation du virus, que sur son calendrier. Pourquoi maintenant et pas plus tôt ? Se demandent beaucoup de nos concitoyens. Et de ce point de vue, les confidences de l’ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur ses avertissements non suivis d’effet peuvent avoir des répercussions fâcheuses…
Pour lire la suite de l’interview de Jérôme Fourquet, vous pouvez télécharger notre lettre Socle en cliquant ici !

Retrouvez l’ensemble des lettres Socle ici : https://gensdeconfiance.com/fr/socle
Bonne lecture !