Ce quatorzième numéro de Socle donne la parole au navigateur Yannick Bestaven qui nous invite à embarquer pour suivre le périple de la confiance en ce domaine très spécifique qu’est la course au large.

« Remporter un Vendée Globe nécessite de la confiance en soi, mais aussi beaucoup de confiance en son équipe. »
Vainqueur du Vendée Globe 2020-2021 et navigateur expérimenté de la compétition transocéanique, Yannick Bestaven nous invite à embarquer pour suivre le périple de la confiance en ce domaine très spécifique qu’est la course au large. Qu’il s’agisse de gestion de la confiance en soi dans des conditions naturelles extrêmes et vécues en solitaire, de la confiance au sein d’une équipe de préparation de course, ou encore de la solidarité entre gens de mer, l’horizon est vaste pour traiter du sujet de prédilection de Socle. Yannick Bestaven a accepté de nous en parler, sans oublier d’aborder au passage son goût pour l’innovation technologique et l’expérience d’entrepreneur qui s’ensuit.
Vous avez remporté le tout dernier Vendée Globe, une course difficile en solitaire, que vous avez réalisée en 80 jours et 80 nuits. Pour réaliser un tel exploit, ne faut-il pas avant tout une sacrée dose de confiance en soi-même ? Si oui, comment s’acquiert cette confiance en soi ?
Pour remporter un Vendée Globe, il faut effectivement de la confiance en soi, mais aussi beaucoup de confiance en son équipe. Bien sûr, la confiance en soi s’acquiert au cours du temps, au fur et à mesure de l’expérience. Cela fait longtemps que je pratique la course au large, et ma première course en solitaire remonte à 1999. J’ai eu le temps depuis de conforter mes ressources. Mais encore une fois, la préparation du Vendée Globe, comme toutes les courses similaires, est un projet de longue haleine. C’est un travail en équipe, très intense, avec beaucoup d’enjeux, et qui s’étale sur toute une année. Nous étions 8 à 10 personnes, pour gérer la préparation du bateau, la logistique, toute la course en fait, dans ses moindres détails et sur tous les sujets. Il faut avoir vraiment une équipe de confiance, c’est impossible autrement. Il peut toujours arriver que l’on se trompe, mais jusqu’à présent les choix étaient bons. Souvent ce sont des personnes connues de longue date. D’autres sont recrutées selon leur formation et leur expérience, en fonction de leurs compétences et de nos besoins, comme dans toute entreprise.
Le monde entier a suivi votre aventure lorsque, au cours de cette course, vous vous êtes porté au secours d’un autre concurrent en détresse, à savoir Kevin Escoffier, en plein cœur de l’Atlantique Sud. La solidarité des gens de mer n’est donc pas un vain mot. Ne repose-t-elle pas prioritairement sur une confiance que l’on s’accorde sans se connaître personnellement, mais bien plutôt parce que l’on partage les mêmes valeurs liées à la mer, à ses plaisirs et à ses dangers ?
Quand on sait que l’on va naviguer dans des conditions extrêmes, confrontés aux éléments, dans des zones très peu fréquentées et sans possibilité de secours extérieur, la solidarité est primordiale. Les concurrents sont les seuls en mesure de nous aider ou de nous repêcher si besoin est. Alors évidemment on la pratique, cette 2 – gensdeconfiance.com solidarité, parce que l’on sait bien qu’un jour ou l’autre, cela pourrait être notre tour de se retrouver dans une situation un peu limite… Plus le risque naturel augmente, et sachant que nous sommes seuls sur nos bateaux, plus notre solidarité entre coureurs s’accroît.
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Bonne lecture !