Ce douzième numéro de Socle s’intéresse à l’entrepreneuriat et particulièrement à la relation de confiance qui lie investisseurs et startupers. Jean-David Chamboredon, co-fondateur de France Digitale et d’ISAI — investisseur chez Gens de Confiance — nous livre ses critères pour parier sur des équipes et modèles novateurs. Et nous éclaire sur le nouveau paradigme que créé la multitude sur la capacité à se faire confiance entre inconnus, y compris dans des cultures où la confiance est moins immédiate.

Jean-David Chamboredon « Dans le monde du capital-investissement, les promesses tenues décuplent la confiance »
Honorer de sa confiance de jeunes entrepreneurs, en soutenant financièrement leurs projets, et développer ainsi l’écosystème des start-up françaises, telle est la mission que s’est donnée Jean-David Chamboredon, investisseur en capital-risque. Polytechnicien, il a débuté sa carrière dans le conseil (13 ans chez Capgemini) et fondé le Capgemini Telemedia Lab dans la Silicon Valley en 1997. Il a ensuite rejoint le monde du capital-investissement, français ou anglo-saxon. En 2009, il co-fonde ISAI, un fonds spécialisé dans le secteur de la « tech »… et qui compte GensDeConfiance dans son portefeuille de gestion ! Pour Socle, il a accepté de revenir tant sur les ressorts de la confiance entre entrepreneurs et investisseurs, que sur les nouveaux aspects de celle-ci expérimentés grâce à l’essor du web.
Vous avez eu confiance dès le début en l’aventure de GensDeConfiance et vous l’avez prouvé en nous soutenant comme investisseur. Sur quel critère différenciant avez-vous fait réellement votre choix ?
En premier lieu, les activités de C2C (« consumer to consumer »), mettant en lien direct des consommateurs pour des échanges de biens ou de services, sont les sujets de prédilection de notre fonds ISAI. Historiquement, nous sommes restés très fidèles à l’esprit du site internet PriceMinister, cette place de marché de produits d’occasion créée par Pierre Kosciusko-Morizet, l’un des fondateurs d’ISAI. Notre prise de participation dans la start-up de covoiturage BlaBlaCar(1) en est un bel exemple. GensDeConfiance, en s’inscrivant également dans le C2C, présentait des ressorts similaires. En second lieu, l’investissement s’envisage sur des critères objectifs : la composition de l’équipe dirigeante, la « traction » suscitée par le produit, les réalisations effectives, le business plan, l’environnement concurrentiel, etc.
« Ces données permettent de confirmer la confiance que peut inspirer un projet… ou pas »
Car au stade où les start-up viennent généralement nous solliciter, il y a inévitablement des éléments qui manquent, elles ne sont qu’en amont de leur croissance. C’est là que nous sommes obligés de faire intervenir une logique d’intuition, un critère subjectif. Nous regardons les potentiels d’un projet et essayons de déterminer si ses promesses tiennent la route. Notre expérience de cas plus ou moins similaires est alors fondamentale. Cela tient de la reconnaissance de modèles, de formes (« pattern recognition » en anglais). J’aime dire que notre métier s’appuie donc sur beaucoup de rationnel, mais qu’à la fin, la décision est intuitive.
Pour autant, une telle décision intuitive n’est pas nécessairement unanime. Dans notre fonctionnement entre investisseurs partenaires, nous pouvons nous fier à l’enthousiasme d’un seul d’entre nous sur un projet. Tant que les autres partenaires n’exercent pas leur véto, le fonds peut investir. En réalité, les projets consensuels ne sont pas les meilleurs, car ils sont trop évidents. Comme pour GensDeConfiance avec le parrainage, il faut un « twist », une manière originale de faire, qui interroge.
Pour lire la suite de l’interview de Jean-David Chamboredon vous pouvez télécharger notre lettre Socle en cliquant ici !

Retrouvez l’ensemble des lettres Socle ici : https://gensdeconfiance.com/fr/socle
Bonne lecture !