Ce treizième numéro de Socle donne la parole à Gérard Chaliand, stratégiste et géopoliticien de renom, qui nous invite à méditer sur le rôle que joue la confiance au sein des sociétés en guerre.

« Face au formidable dynamisme des nouvelles puissances qui émergent, il est urgent de se donner les moyens de retrouver confiance en nous-mêmes »
Stratégiste et géopoliticien de renom, Gérard Chaliand nous invite à méditer sur le rôle que joue la confiance au sein des sociétés en guerre. Né en 1934, il a fréquenté pendant un demi-siècle d’innombrables mouvements de libération et guérillas. Issu de l’extrême gauche anticolonialiste, il fut accueilli en « camarade » au sein de ces organisations dont il a décortiqué les arcanes. Revenu très tôt de ces utopies révolutionnaires, il pose désormais un regard sans concession sur le basculement du monde qui voit la montée en puissance de l’Asie et le grand reflux de l’Occident. Et plaide pour que nous retrouvions, en même temps que le courage et la lucidité, cette confiance qui est le ciment de nos sociétés.
Vous avez fréquenté depuis plus d’un demi-siècle des dizaines – si ce n’est des centaines – de guérillas à travers le monde. Comment fonctionnent ces mouvements, entre terreur et complicité ? Quelle place occupe la confiance entre les membres de ces organisations ? L’idéologie constitue-t-elle un ressort clé de la confiance entre membres d’un même mouvement ?
Dans les mouvements de libération et/ ou révolutionnaires, l’idéologie joue un rôle central, d’une importance qu’on ne peut sous-estimer. C’est elle qui mobilise, motive, donne du sens au combat. C’est pour ce qu’elle promeut et promet qu’on est prêt à risquer, voire donner sa vie, en particulier quand on évolue au sein de mouvements à tendance totalitaire.
Les rapports de force, au début d’un mouvement, se jouent surtout au niveau de la direction. À savoir la mainmise sur le contrôle le plus strict de l’appareil, avec une armature de cadres convaincus, faisant le travail d’éducation et de coercition, feutrée ou non.
« La confiance au sein d’un tel mouvement est fondée sur le partage d’un idéal »
Tant que cet idéal est partagé, la confiance peut régner, allant jusqu’à l’abnégation. Les divergences tactiques, ou un changement de ligne imputable aux circonstances, introduisent des inimitiés et des dissensions, lesquelles vont générer de nouveaux rapports de force concernant la direction à prendre, engendrant la fin de la confiance. Suivent alors des luttes sévères, dont l’Église a jadis donné le modèle avec les excommunications.
La confiance est surtout partagée à la base, tant que l’idéologie et la ligne qu’elle impose sont claires et sans divergences exprimées.
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Bonne lecture !